Avec le temps, Apple a rajouté plusieurs caractéristiques qui peuvent être grossièrement définies comme des "aides à la gestion des fenêtres. La première, qu'on peut considérer comme la plus profitable a été Exposé introduit dans Panther en 2003. Deux ans plus tard, Tiger était livré avec Dashboard qui propose un écran spécifique pour de petites fenêtres de "widgets" en les maintenant à l'écart de l'écran principal. En 2007, Léopard a apporté le support officiel des bureaux virtuels à Mac OS X sous le nom de Spaces.
Chacune de ces caractéristiques est venue avec son ensemble de raccourcis clavier configurables, de coins chauds de l'écran, et (finalement) de gestes multi-touche. Chacun séparé était compréhensible et utile, mais c'était à l'utilisateur de comprendre comment les utiliser pour le mieux dans son travail. Dans Lion, Apple a pris une mesure pour regrouper tout cela sous le même nom d'ensemble de Mission Control. Chaque caractéristique individuelle existe encore, bien que sous des formes un peu plus limitées, mais l'activation d'une seule donne maintenant accès à toutes.
Quand on utilise l'une des méthodes d'activation de Mission Control -un raccourci clavier, un coin chaud de l'écran, un glissement vers le haut à quatre doigts-, le bureau courant régresse légèrement vers le centre de l'écran, et affiche en arrière notre vieille amie, la texture en tissu. S'y superposent des groupes de fenêtres étiquetées par les icônes des applications auxquelles elles appartiennent. Au sommet de l'écran, se trouvent tous les Espaces ouverts. (Sous Lion, chaque fenêtre en plein écran crée son propre nouvel Espace, si bien que ces fenêtres apparaissent en haut plutôt que regroupées avec les autres fenêtres de la même application). Dashboard reçoit aussi (en option) son propre Espace.
Mission Control : Exposé + Spaces + Dashboard
Un nombre surprenant de choses peut être réalisé à l'aide de cet écran. Comme avec Exposé, cliquer sur n'importe quelle fenêtre l'amènera à l'avant. Les fenêtres peuvent être déplacées vers n'importe lequel des espaces disponibles (à l'exclusion de Dashboard et de ceux qui contiennent une seule fenêtre plein écran). Le déplacement du curseur (ou le glissement d'une fenêtre) vers le coin droit et haut de l'écran provoque l'affichage d'un panneau avec un + ; cliquer sur ce panneau crée un nouvel Espace. Maintenir la touche Opt fait apparaître les widgets fermés de style Dashboard sur tous les Espaces de fenêtre en plein écran (à l'exception de l'espace original du bureau, qu'on ne peut jamais fermer).
La plus grande limitation à cet agencement est que les Espaces sont maintenant confiné à la ligne unidimensionnelle des bureaux virtuels. Le glissement à quatre doigts parmi les Espaces se passe bien, mais il n'y a pas de bouclage quand vous en atteignez la fin.
Aussi importante que soit la régression par rapport à l'arrangement en grille des Espaces dans les versions précédentes de Mac OS X , les nouvelles limitations sont probablement une bonne idée. Le nouveau comportement des fenêtres plein écran, et la sensation étrangement naturelle du glissement à quatre doigts utilisé pour passer de l'un à l'autre et entrer dans Mission Control signifie que beaucoup plus d'utilisateurs de Mac sont susceptibles de se retrouver à utiliser ces nouvelles caractéristiques, plus que les combinaisons d'Exposé et de Espaces des précédentes versions de l'OS. Une seule ligne d'Espaces sans bouclage propose un environnement sécurisé et compréhensible pour tous ces nouveaux utilisateurs d'Espaces.
Pour les experts, et bien la consolidation a toujours un prix . Dans ce cas là, comme dans beaucoup d'autres, Apple a décidé que le bien du plus grand nombre outrepassait le bien pour quelques uns.
Avec toutes ses verrues, la simplification radicale de la gestion des applications apportée à Mac OS X par le Dock avait effectivement bénéficié à la plateforme. Comme je l'ai écrit dans ma rétrospective sur dix ans, "pour chaque utilisateur qui continue à être frustré par les limitations du Dock, il y en a des milliers d'autres qui sont soutenus dans leur effort informatique, par sa simplicité rassurante et sa conception sans exigence".
Mais le dock échoue, particulièrement pour les utilisateurs débutants, comme lanceur d'applications. Ou plutôt, il échoue si l'application à lancer n'est pas déjà dans le Dock. La plupart des débutants que je connais veulent avoir toutes les applications qu'ils sont susceptibles d'utiliser disponibles dans le Dock à tout moment. Quand ces utilisateurs gagnent de l'expérience, le Dock peut devenir très occupé. Mais pourquoi ces utilisateurs de plus en plus astucieux remplissent-ils leur Dock jusqu'à la gueule plutôt que de limiter son contenu aux seules applications qu'ils utilisent le plus fréquemment ?
La réponse vient de la façon dont les applications qui ne sont pas dans le Dock sont localisées et lancées. Les choix comprennent le Finder, Spotlight, ou (je suppose) une fenêtre du Terminal. Passez d'une ligne toujours visible d'icônes colorées qui est au devant et au centre de l'écran à quelqu'une de ces alternatives représente une augmentation considérable de complexité à la fois conceptuelle et mécanique.
Si vous ne comprenez pas pourquoi la frappe du nom d'une application dans la boîte de recherche peut être beaucoup plus difficile que de cliquer une icône dans le Dock, je suppose que vous n'avez pas passé assez de temps avec des utilisateurs débutants. Ces utilisateurs ne connaissent même pas le nom de l'application qu'ils veulent, ou s'il le connaissent, ils ne savent pas comment l'écrire. Tout cela sans considération de désorientations fréquentes, causées par l'animation raffinée à la vitesse de l'éclair des résultats de recherche dans le menu de Spotlight, ou l'existence de fichiers multiples dont le contenu ou le nom contient la chaîne de caractères à rechercher. Et tout cela suppose que les débutants savent (et se souviennent de) ce qu'est Spotlight, et comment l'activer au départ.
Le saut en complexité du Dock au Finder nécessite (je crois) moins d'explications. En règle générale, les utilisateurs débutants ne comprennent tout simplement pas le système de fichiers. Ils ne comprennent pas la hiérarchie des machines, des périphériques et des volumes ; ils n'ont pas acquis le concept de répertoire courant ; ils ne savent pas comment identifier la position d'un fichier ou d'un dossier dans la hiérarchie. La crainte à l'égard du système de fichiers définit un débutant dans la pratique ; c'est habituellement le dernier obstacle du voyage, de l'expérimentation timide à une compétence technique de base.
Pour dire les choses autrement, votre papa ne pourra pas le trouver si ça n'est pas dans le Dock. (En fait, mon père ne le sait pas, de toute façon. Désolé pour tous les pères qui connaissent le Mac de par le monde. J'en suis un, après tout).
Dans Lion, Apple a l'intention de combler l'écart à l'aide d'une interface de lancement d'application qui est supposée aussi facile à utiliser que le Dock, tout en fournissant un accès à toutes les applications du système. Elle est appelée Launchpad, et on vous pardonnera de penser qu'elle ressemble à encore un autre élément d'interface porté depuis iOS.
Launchpad : le tremplin d'iOS pour le Mac.
Launchpad peut être lancé à partir d'une icône du Dock (qui, c'est important, se trouve dans le Dock par défaut), par un geste multitouche (un pincement un peu compliqué entre le pouce et trois doigts), ou en amenant le curseur de la souris à l'un des coins désigné de l'écran. La grille des icônes d'applications qui apparaît ne ressemble pas seulement à celle du SpringBoard d'iOS, elle se comporte aussi comme lui, y compris pour les "dossiers" créés en déplaçant des icônes au dessus d'une autre.
Le maintien de la touche Opt transforme ces icônes en widgets qui commencent à trembloter. Un glissement vers la droite ou la gauche sur le trackpad ou un clic et un glissement de souris passeront d'un écran à l'autre, avec l'indicateur de page pointée familier à iOS.
les "dossiers" de Launchpad.
Launchpad va trouver les applications dans le dossier standard /Applications
aussi bien que dans ~/Applications
(c'est à dire le dossier Applications de votre dossier maison), et dans tous les dossiers qui en dépendent. Les applications qui sont dans le dossier ~/Téléchargements
ou sur le bureau ne sont pas détectées, ce qui peut être effectivement un problème pour les utilisateurs de Macs qui ne se sont pas encore rendu compte de la façon d'installer des applications par glisser-déposer -encore un autre domaine où le Mac App Store aidera à rendre les choses plus simples.
Progression de téléchargement dans Mac App Store
Puisqu'on en parle, quand on achète une application dans une version de Mac App Store qui distribue Lion, l'icône de l'application s'échappe de la fenêtre de Mac App Store, et aboutit à la prochaine place disponible dans la grille de Launchpad, avec une barre de progression de type iOS surimposée à l'icône de la nouvelle application. Si l'icône de Launchpad est dans le Dock, elle affiche une barre de progression similaire, et l'icône rebondit une fois quand le téléchargement se termine.
Etant donnée la richesse d' excellents lanceurs d' applications de tierces parties disponibles pour le Mac, Je ne suis pas sûr qu'il y ait une raison quelconque pour un utilisateur expérimenté d'utiliser Launchpad comme alternative à leur lanceur favori. Mais, disons, à la différence du Dock, Launchpad peut être facilement ignoré. Ne faites pas le geste, désactivez le coin chaud, supprimez l'icône du Dock, et vous ne le verrez jamais plus.
Pour tous les autres, cependant, Launchapd va procurer une énorme amélioration de la facilité d'usage. Même les utilisateurs chevronnés peuvent être enthousiastes parce qu'il peut rendre le support technique de la famille par téléphone ou par courriel un peu plus facile.